L'HISTOIRE DE FRANCE EN 6 ETAPES. N°2

Publié le par L'UNION DES CITOYENS PATRIOTES ET SA JEUNESSE

Naissance, crises et transformations du Royaume de France au Moyen Âge
Une représentation artistique du baptême de Clovis, dans la Sainte-Chapelle à Paris.
Le baptême de Clovis, représenté dans la Sainte-Chapelle à Paris (anonyme).

La conversion au christianisme du chef franc Clovis fait de lui l’allié de l’Église et lui permet de conquérir l’essentiel de la Gaule au tournant des Ve et VIe siècles[e 21]. La fusion des héritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées du droit romain et des principes chrétiens[e 22]. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le Royaume des Francs entraîne un déclin des villes, le christianisme s’installe par la fondation d’églises rurales et surtout de très nombreux monastères[e 23]. Si le pouvoir de Clovis semblait originellement solide, la dynastie mérovingienne doit bientôt faire face à de graves difficultés[e 24] ; elle disparaît en 751 lorsque Pépin le Bref est sacré roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingienne[e 25].

Pépin le Bref et son fils Charlemagne agrandissent considérablement le royaume des Francs, qui s’étend à la fin du VIIIe siècle sur plus d’un million de kilomètres carrés[e 26]. L’immense empire carolingien est contrôlé par une administration centralisée basée à Aix-la-Chapelle, des comtes représentant Charlemagne dans tout l’empire et étant surveillés par les missi dominici[e 27]. Charlemagne, couronné en 800 empereur d’Occident relance les arts libéraux dans l’éducation, et le Palais d’Aix-la-Chapelle accueille une activité intellectuelle et artistique de haut niveau[e 28]. Néanmoins, après la mort de l’empereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu à peu à rendre leur fonction héréditaire, et les petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire au traité de Verdun (843) ; Charles obtient la Francie occidentale, qui correspond approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontières varieront peu jusqu’à la fin du Moyen Âge[e 29]. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois vagues d’invasions différentes aux IXe et Xe siècles, menées par les musulmans, les Vikings et les Hongrois[e 30]. À la même époque, les pouvoirs des anciens comtes continuent d’augmenter tandis que le pouvoir royal diminue[e 31] ; une société féodale se met en place, caractérisée par sa division en trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers état[e 32].

En 987, Hugues Capet est élu roi[note 11] ; la monarchie redevient héréditaire[e 33], et les Capétiens règneront sur la France pendant plus de 800 ans. Néanmoins, les premiers rois capétiens ne contrôlent directement qu’une portion très faible du territoire français, appelée le domaine royal, et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants qu’eux[e 34]. Au XIIe siècle, le pouvoir royal commence à s’affirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face à partir des années 1150 à la naissance d’un « empire Plantagenêt » regroupant dans un même ensemble l’Angleterre et le tiers ouest de la France[e 35].

Le royaume capétien atteint un apogée au XIIIe siècle, la monarchie reprenant le pouvoir qu’elle avait perdu[e 36] tandis que l’art et la culture français s’affirment en Europe[e 37]. Philippe Auguste (1180-1223) parvient à conquérir l’essentiel des possessions françaises des Plantagenêt, mettant temporairement fin à la menace anglaise et agrandissant considérablement le domaine royal par la même occasion[e 38]. Louis IX (1226-1270) se comporte en arbitre de la chrétienté et participe aux septième et huitième croisades, ce qui l’amènera à être très vite canonisé par l’Église catholique[e 39].

Le XIVe et la première moitié du XVe siècle voient la France plonger dans une crise grave, dont les expressions sont multiples[e 40]. La Guerre de Cent Ans, menée contre l’Angleterre et née d’un problème de succession à la tête du Royaume de France, ravage le pays[e 41]. Mais la crise des XIVe et XVe siècles n’est pas seulement politique ou militaire : elle est aussi démographique — la peste noire tue à partir de 1347 au moins un tiers de la population du royaume[note 12] —, sociale — les insurrections paysannes et urbaines se multiplient —, économique et religieuse[e 42]. Mais la monarchie, si elle est également touchée par cette crise, n’en sort que renforcée : le pouvoir central, qui s’est déplacé dans la vallée de la Loire, se dote de nouvelles institutions et met en place une armée et un impôt permanents[e 43]

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