Exclusif: 4 ans et 4 mois après, il attend toujours d’être payé par l’UMP!

«La République irréprochable ? Bien sûr que j’y ai cru... Aujourd’hui, il ne me reste plus que du dégoût ! » François Guesdon, 42 ans, divorcé, deux enfants, est venu à l’UMP. Il y a cru. Et il en est revenu… Dans son portefeuille, il conserve sans trop savoir pourquoi sa carte d’adhérent : « Je pourrais la couper devant une caméra. Certains l’ont fait avant moi… » Numéro de matricule : 05 078 003 000 716 420. Mais ce sont d’autres chiffres qui occupent son esprit depuis des années : 9496,24 euros dont il n’a jamais vu la couleur...

Tout remonte au samedi 25 novembre 2006. Ce soir-là, François Guesdon via sa société Événemen’Tiel organise pour le compte de l’UMP une grande et belle sauterie au Qin Elysée, un établissement situé à deux pas du Fouquet’s : « Les Jeunes pop se sont tournés vers moi. Leur prestataire venait de les lâcher. En trois jours, j’ai tout organisé. Je leur ai fait une soirée, un samedi à Paris, à deux pas des Champs, pour même pas 15 euros par participant, avec open bar, zakouskis et compagnie. Il y a eu 2 000 personnes en rotation. » 2 000 personnes et un Nicolas Sarkozy superstar parmi la foule. Il n’est pas encore le candidat officiel de l’UMP, mais est déjà largement en campagne. Cette soirée se déroule d'ailleurs en pleines « 48 heures, pour le projet de la France d’après », une grande opération de com de l’UMP, et est placée sous l’acronyme « Jasum », les « Jeunes Avec Sarkozy Unis en Mouvement ».

Mais « assumer », d’après François Guesdon, l’UMP ne saurait pas vraiment faire. Car seule la première facture qu’il présente est réglée : 19 136 euros. La seconde, d’un montant de 9 496,24 euros, 4 ans et 4 mois après, n’a toujours pas été payée ! Du côté de la rue La Boétie, on affirme pourtant qu’« il n’y a pas de litige ». Si on reconnaît avoir bien réglé l’intégralité de la première note en décembre 2006, on affirme en revanche n’avoir jamais reçu « aucun document, aucun courrier de relance » pour la seconde. Pourtant, François Guesdon a bien multiplié les relances. Notamment par courriers électroniques, dont Marianne2 a eu copie, à l’adresse de la responsable des affaires financières et administratives de l’UMP, fin 2010. Avant ça, à la fin de l’année 2006, François Guesdon affirme en avoir parlé directement à Eric Woerth alors trésorier du parti majoritaire… qui l’aurait renvoyé vers un de ses collaborateurs lui proposant, oralement bien sûr, de couper la poire en deux ! Ces moins 50% de ristourne n’y changeront rien. Il ne verra pas plus ces 4 748,12 euros que les 9 496,24 euros originels…

Si quatre ans et quatre mois après, François Guesdon s’accroche tant à cette somme, c’est que sa boîte a connu de grosses difficultés dans la foulée de la soirée du Qin Elysée : « 9 000 euros, ça peut sembler dérisoire. Mais pour une SARL comme la mienne avec 300 euros de capital, c’est beaucoup d’argent; 9 000 euros, ça m’aurait permis de refaire mon site Internet, d’engager des intermittents sur de nouveaux événements. Et puis ça m’a coûté nerveusement surtout. Ça n’est pas facile de devoir pointer à l’Apec (l’Association pour l’emploi des cadres, ndlr). »

Mais François Guesdon doit être reçu par la bien nommée directrice des ressources de l’UMP en début de semaine prochaine. Peut-être que d’ici-là, ils auront remis la main sur cette fameuse seconde facture. D’autant qu’on aime y faire savoir à la presse que « l’UMP n’a pas la réputation de ne pas payer ses factures »