L'abstention gagne les cantonales

Publié le par L'UNION DES CITOYENS PATRIOTES

L'abstention record, flirtant avec les 56% des inscrits, reste le grand vainqueur du second tour des cantonales, qui a eu lieu dimanche. Chaque parti y a tiré les enseignements qui l'arrange, la présidentielle étant déjà dans toutes les têtes.

Abstention record
Une victoire pour la gauche? Un test en parti réussi pour le FN? Une UMP qui a su mieux résister qu'attendu? Dimanche, à l'annonce des résultats du second tour des cantonales, l'abstention reste en tête des suffrages: près de 56% des inscrits ne se sont pas déplacés dans les bureaux de vote. Au premier tour, ce taux avait atteint un niveau record pour des élections de ce type avec 55,68%. Ni la gauche, ni la droite n'ont donc réussi à mobiliser entre les deux tours.

La gauche gagne des points
Chaque parti a tiré la leçon qu'il voulait entendre. Harlem Désir, numéro deux du PS, a ainsi estimé que les Français avaient adressé "une très lourde sanction à Nicolas Sarkozy et à l’UMP". Alors que le PS devrait amener dans son giron au moins cinq départements (Mayotte, Réunion, Pyrénées-Atlantiques, Jura et Hautes-Alpes), la majorité ne parvient à récupérer qu'une nouvelle présidence de conseil général, celle du Val-d'Oise. L'ensemble de la gauche a revendiqué cette victoire commune: Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche évoque "une tannée de la droite" quand Jean-Vincent Placé, d'Europe Ecologie-Les Verts, parle de "vraie percée des écologistes".

Le FN revendique son "vote d'adhésion"
Côté Front national, on se congratule également. Quelques minutes après 20 heures, Marine Le Pen a déclaré aux médias qu'il y avait eu une "très forte augmentation des voix FN entre les deux tours". Pas de grosse vague frontiste, mais entre deux et six élus d'extrême-droite qui devraient entrer dans les conseils généraux la semaine prochaine. A Brignoles par exemple, Jean-Paul Dispard l'a emporté sur son concurrent communiste. Avec cinq voix d'écart toutefois. Les deux têtes de série du parti dans ces cantonales, Louis Aliot à Perpignan-9 et Steve Briois à Hénin-Beaumont, ont d'ailleurs été éliminées. Mais la présidente du Front national n'en démord pas: "Il y a bien un vote d'adhésion" au vu des résultats montrant "des montées exceptionnelles entre le premier et deuxième tour". Elle évoque des hausses de "10, 15 ou 17%" lors du vote, dimanche. "Nous échouons dans certains cantons à quelques centaines de voix. Encore un petit effort et le système définitivement, je le crois, s'effondrera", a-t-elle insisté.

L'UMP minore
A l'UMP, c'est forcément la soupe à la grimace. Jean-François Copé a commenté les résultats, se déclarant "forcément un peu déçu" –outre le basculement du Val-d'Oise à droite. Lors de sa conférence de presse, il a refusé de faire profil bas pour autant, s'engageant à reconquérir l'électorat UMP. Et ce, "dès lundi". Il a ainsi développé une rhétorique électoraliste, fustigé l'union des gauches et "les solutions du FN" –"des impasses", dit-il. Et de tirer l'enseignement suivant: "Voilà notre mission: on a quelques résultats encourageants, à nous de continuer sur ce chemin tout en entendant le message d'inquiétude des Français."

Hollande en pointe
Un rappel des troupes en écho à celui de Martine Aubry. Pour la patronne des socialistes, la victoire des cantonales doit permettre à son parti de se lancer dans la course à la présidentielle. Les Français "ont ouvert la porte du changement et nous allons nous y engouffrer", a-t-elle déclaré sur France 2, évoquant le projet socialiste pour 2012 qu'elle présentera la semaine prochaine. Reste que son programme pourrait être troublé par l'autre star de ces cantonales: François Hollande, assuré d'être réélu à la tête du conseil général de Corrèze. Interrogé par les médias, ce dernier a d'ailleurs lâché le mot "primaires" et taclé à demi-mot l'éventuelle candidature de Dominique Strauss-Kahn à l'investiture socialiste: "A un moment, il y a des choix de personnalités, des orientations parfois différentes, des parcours, des itinéraires, des expériences, des capacités à rassembler."

En route vers 2012
Un sondage, publié dimanche soir, a toutefois donné raison aux partisans du patron du FMI. En effet, selon une étude Ipsos-Logica pour France Télévisions, DSK arriverait en tête du premier tour, avec 34% des intentions de vote, face à Marine Le Pen (21%) et devant Nicolas Sarkozy (17%). En prenant François Hollande comme hypothèse, le PS reste en tête, mais avec seulement 23% des intentions de vote, contre 22% pour Marine Le Pen et 20% pour Nicolas Sarkozy.

Publié dans "Infos" Actualités...

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