Marine Le Pen, le FN et la communauté juive

Publié le par LE BLOG DES CITOYENS PATRIOTES

Après avoir passé deux jours en Israël, le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, a expliqué mercredi avoir rencontré des Français "qui y vivent ou y passent leur retraite, qui sont très inquiets de la situation de la France". Selon lui, ils souhaitaient "connaître les positions du FN". Le numéro 2 du Front national, qui assure avoir reçu "un bon accueil", dément être à la recherche "du vote juif" en vue de 2012.

Non, le Front national "n'a pas eu de passé antisémite". C'est ce qu'a affirmé, mercredi matin sur France Inter, le vice-président du parti d'extrême-droite, Louis Aliot, à son retour d'Israël. Mais il a, selon lui, subi "une suspicion d'antisémitisme". Oublié donc les sorties de Jean-Marie Le Pen, qui avait notamment affirmé que les chambres à gaz étaient "un détail de l'histoire"... "C'est du passé cette affaire", a déclaré le compagnon de Marine Le Pen. "Ils (la communauté juive, Ndlr) ne considéraient pas que Jean-Marie Le Pen était quelqu'un d'antisémite, même s'ils considéraient quelque fois que ses propos étaient critiquables", a ajouté Louis Aliot, tout en ajoutant qu'on ne pouvait pas "résumer 50 ans de vie politique à un mot."

En Israël, le frontiste a rencontré, pendant deux jours, des Français "qui y vivent ou y passent leur retraite, qui sont très inquiets de la situation de la France" et "voulaient un peu connaître les positions du FN". "Cette visite va dans le bon sens, ça signifie que les choses évoluent", s'était réjoui le chef de cabinet de Marine Le Pen, Bruno Bilde, dans les Inrockuptibles. Toutefois, le numéro 2 du parti a confirmé mercredi qu'il n'avait pas pris part à des rencontres officielles, mais avait seulement rencontré "quelques élus sur place, des élus locaux de tous les partis à peu près". "La classe politique israélienne, vue de France, est très à droite et sur des questions telles que l'immigration, ils sont très attentifs à notre positionnement", a ajouté Louis Aliot, mettant en avant des similitudes, notamment sur les "révolutions arabes".

Cette visite était une manière de "lancer en Israël la campagne présidentielle de Marine Le Pen et présenter un candidat au poste de député dans la 8e circonscription" des Français de l'étranger (qui regroupe notamment Israël, Grèce, Turquie, Italie…). A savoir Michel Thooris, le secrétaire général du syndicat France-Police et conseiller politique de la candidate à la présidentielle, qui avait également fait le déplacement en Israël. "Vu le contexte politique actuel, je pense que Marine Le Pen incarne un espoir important et je suis certain que nous aurons beaucoup de voix dans la communauté juive en France et parmi les Franco-Israéliens", a déclaré Louis Aliot à l'AFP. Tout en rejetant toutefois être venu en Israël à la recherche du "vote juif". "Nous visons l'ensemble de la communauté nationale", a-t-il précisé.

Depuis plusieurs années, Marine Le Pen tente d'améliorer les relations entre son parti et la communauté juive. Une attitude dénoncée par le président du Crif, Richard Prasquier, qui a qualifié la candidate frontiste de "risque pour la France", refusant de lui accorder tout "certificat d'honorabilité". "Voter pour Marine Le Pen, c'est irresponsable politiquement et écoeurant d'un point de vue moral", avait-il ajouté la semaine dernière lors d'un déplacement à Tel-Aviv. "Le petit peuple des Français juifs ne se reconnaît pas dans les gens qui prétendent les représenter", a dénoncé Louis Aliot mercredi. Il y a un mois, la candidate frontiste s'était rendue aux Etats-Unis. Après avoir brièvement rencontré l'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Ron Prosor, le ministère israélien des Affaires étrangères avait immédiatement parlé de "bourde".

Le Pen pas "interdite de séjour" en Israël

A cette occasion, Marine Le Pen avait indiqué qu'elle était prête à se rendre en Israël si elle y était invitée officiellement. La réponse du porte-parole des Affaires étrangères, Ygal Palmor, n'avait pas tardé. Il avait réaffirmé la position officielle de l'état hébreu, répétant que la frontiste était "persona non grata" en Israël. Mais Louis Aliot reste confiant pour la suite. Selon lui, Marine Le Pen n'est pas "interdite de séjour" dans ce pays : "Vous verrez qu'une fois qu'elle aura fait beaucoup plus de 20%, le glaçon se dégèlera." Actuellement, la candidate est créditée de 16% à 20% d'intentions de vote par les instituts de sondage.

Reste à savoir quel impact aura l'attitude de Marine Le Pen et de son équipe envers la communauté juive? "Face au maintien du 'cordon sanitaire', Marine Le Pen tente de contourner les instances communautaires françaises", analyse pour l'AFP le politologue Jean-Yves Camus, qui précise que la visite de Louis Aliot en Israël est "la suite logique". Et de conclure : "auprès d'une frange marginale de Français juifs", le message du FN sur "l'islamisation" de la France "peut fonctionner".

 

Source http://www.lejdd.fr/Election-presidentielle-2012/Actualite/Louis-Aliot-de-retour-d-Israel-assure-que-le-FN-n-a-pas-eu-de-passe-antisemite-439385/?from=headlines

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